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Lueur dans la tourmente – Poème

Un jour à Buchenwald

Eclat du soleil,
Rire du ciel,
Mon cœur pleure…

Les chants d’oiseaux ?
D’étranges oripeaux
Pour ces milliers de tués !

Ici, le silence s’impose,
Le rire indispose,
Le sourire se fige.

Tant de souffrances,
Tant d’impudence,
D’existences brisées…

Que d’atrocités,
De crimes et de cruautés,
Au nom d’un homme !

« A chacun son dû »,
Ironise le fronton, incongru.
Mon cœur gémit.

Pitié, colère hantent
Mon âme impuissante,
Brûlante de rage.

Êtres de glaces, aux consciences si émoussées
Qu’ils regardaient sans ciller
D’autres agonir.

Une porte vient de claquer,
Echo des fusils qui ont tiré
Autrefois en ces murs.

Seigneur Dieu , merci
Pour la liberté dont je jouis,
Ce don si précieux !

Je n’ai jamais eu à souffrir,
J’ai encore le droit de rire,
De deuil et douleur graciée.

Mais ma légèreté a fui !
Tout ce sang ici répandu,
Submerge mon cœur éperdu.

Alicia Karlstroem

Poème composé le 9 mai 2002 par une jeune Allemande de 16 ans, Alicia Karlstroem, le jour où une plaque à la mémoire des Témoins de Jéhovah fut officiellement dévoilée par Max Liebster assisté de Rikola-Gunnar Lüttgenau, directeur-adjoint du Mémorial de l’ancien camp de concentration de Buchenwald.